Le salon international du Private Equity (IPEM) a regroupé cette année au palais des festivals à Cannes plus de1300 sociétés de gestion et investisseurs venus de plus de 50 pays. Une rencontre rythmée par des dizaines de conférences dont nous vous proposons ci-dessous une synthèse.
A travers cet article, nous allons d’abord resituer le contexte macro-économique très particulier dans lequel les sociétés de gestion évoluent depuis quelques mois, pour ensuite voir quelles stratégies d’évolution comptent adapter les sociétés de gestion afin tenir le cap. Nous reviendrons également sur les nouveaux axes de croissances et les nouvelles tendances du Private Equity.
Les gestionnaires de fonds de capital-investissement et les investisseurs n’ignorent pas l’environnement économique actuel. Au-delà de la guerre en Ukraine, des pénuries des chaînes d’approvisionnement et de la crise des prix de l’Energie, les investisseurs, ouGP - « General Partners » se retrouvent face à 4 points dépression :
● Les relations commerciales Chine - États-Unis se démantelant, l’Europe pourrait bénéficier bientôt d’une dé-mondialisation du commerce ;
● La croissance anémique du PIB européen ;
● La transition énergétique et
● L’inflation.
Le contexte macro-économique actuel devrait créer de nombreuses opportunités d’investissements pour les fonds de Private Equity.Les entreprises se retrouveraient face à des situations de besoin de financement plus important que les années précédentes. Faire appel au capital-investissement semble se dessiner comme une solution de prédilection pour faire face à ces nouveaux enjeux.
Les secteurs des fintechs, greentech, deeptech et de la technologie sont au cœur de l’autre raison de faire appel au capital-investissement : un fort besoin de financement pour continuer à se développer à grande vitesse et pour continuer à innover.
En Europe, le modèle traditionnel de capital-investissement est souvent défini selon des termes géographiques, axé sur le marché national, régional et mondial. Par opposition, les États-Unis adoptent plutôt une approche sectorielle.
Au cours des dix dernières années, l’attrait des grands investisseurs américains pour le marché du Private Equity Européen fait converger ces deux approches et les mettrait même parfois en concurrence, Si bien que plusieurs acteurs du marché Européen considèrent désormais ces deux approches comme complémentaires.
En offrant des opportunités d’affaires plus intéressantes avec des leviers de croissance avantageux, des économies de coûts ou d’échelle, ou encore des opportunités de levées de fonds plus importante, l’ouverture au marché mondial se confirme pour les sociétés de gestion Européennes.,
Considéré comme un actif de choix depuis plusieurs années, le Private Equity évolue et fait émerger des tendances d’investissement fortes communes aux acteurs du marché :
● La démocratisation du capital-investissement révisant plus largement certains critères et aspects comme la durée d’investissement, le capital, l’accessibilité ;
● Conserver les bons actifs sur une plus longue durée pour les investisseurs, tant qu’ils agissent aussi dans l’intérêt des LP, petits partenaires.
● L’impact des actions cotées en bourse, ayant subi une forte liquidation, par rapport aux actions privées. Le marché secondaire devrait voir son activité augmenter de ce fait.
● Les sociétés d’investissement ont la capacité de créer des plateformes plus importantes et bénéficient ainsi d’un effet de réseau. Les gestionnaires des divers secteurs peuvent échanger leurs idées, mais aussi leurs connaissances avec le capital-investissement.
● La durabilité est plus que cruciale lorsque l’on considère les challenges que l’économie mondiale et la planète ont affronté dernièrement, entre Covid-19, crise énergétique ou changement climatique, le capital-investissement est en bonne position pour conduire le changement. D’où cette tendance à vouloir laisser derrière cette habitude de catégoriser les classes d’actifs en impact et sans impact.
Par démocratisation, il faut entendre ici la possibilité d’offrir des durées plus courtes d’investissement, aujourd’hui le capital pouvant être immobilisé entre 7 et 10 ans. De nouveaux mécanismes de rachat de parts entres porteurs sont de plus en plus mis en place par des plateformes digitales.
Il s’agit ainsi de permettre un accès plus facile aux particuliers souhaitant investir dans ce secteur traditionnellement considéré comme très risqué et réservé à des investisseurs professionnels.Cette tendance à la retailisation est globale mais la législation pour l’accès au Private Equity aux investisseurs particuliers dans chaque pays est différente.
L’accès au Private Equity à une plus grande population d’investisseurs amène les sociétés de gestion à adapter leurs opérations grâce à la digitalisation de leurs processus d’onboarding et leurs opérations financières récurrentes.
La digitalisation des différentes métiers duPrivate Equity comme la Relation Investisseur, le middle et le back office sera un élément décisif pour attirer de nouveaux capitaux et pour être compétitif.
Rendez-vous sur notre page pour découvrir comment nous aidons les sociétés de gestion en Private Equity & Venture Capital dans la fluidification de leurs opérations financières.
Au-delà des critères de financiers, les sociétés de gestion mettent désormais au centre de leurs stratégies d’investissement et de gestion de portefeuilles des critères extra-financiers. Ce sont les fameux critèresE, S et G, Environnement, Social et Gestion.
Employé pour la première fois en 2007, le terme« investissement d’impact » a bien évolué au cours de la dernière décennie.
Les attentes des investisseurs institutionnels sont de plus en plus grandes et les demandes des investisseurs privés ont naturellement conduit à une mise en place de standards de marché en termes de reporting extra-financiers.
La sélection des investissements se fait aujourd’hui sur la base des rendements financiers et de l’impact, le caractère durable de tout investissement étant mesuré, aujourd’hui, par les trois facteurs ESG.
Certaines sociétés de portefeuille ont mis en place de nouvelles plateformes centrées les fonds d’impact qui répondent à des critères d’intentionnalité (impact social ou environnemental positif), d’additionnalité (maximisation de l’impact social ou environnemental) et de mesurabilité.
Pour conclure et à titre d’exemple local de changement possible pour le capital-investissement, la France compte un nombre important de PME largement soutenues et encouragées par l’État français notamment dans les secteurs technologiques et fintechs. La France connaît un record en collecte de fonds pour ses start-ups en 2022. Les talents choisissent de rester en France, ou d’y venir, grâce à une politique attractive.
À cela, il faut ajouter que la France est l’un des pays les plus performants dans le critère G, gestion, avec 15 % de femmes à des postes supérieurs et 42 % de femmes à des postes inférieurs.
Par conséquent, cela devrait conduire les grandes entreprises à saisir le message de l’État en se tournant d’avantage vers les start-ups françaises.